Qualité des sols : L’escargot, un bio-indicateur.

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L’escargot est considéré depuis plusieurs années par les scientifiques comme une espèce « bio-indicateur ». A l’issu des recherches, des chercheurs français ont expérimenté et montré que les escargots pouvaient servir d’indicateur de pollution des sols. Plus efficace que le ver de terre utilisé jusqu’à présent, les escargots peuvent renseigner non seulement sur la pollution de la terre mais aussi de l’air. Depuis lors, les escargots sont considérés comme un bio-indicateur d’accumulation c’est-à-dire un organisme qui accumule une ou plusieurs substances issues de son environnement, permettant ainsi d’évaluer son exposition. Ils sont également considérés comme un bio-indicateur d’effet ou d’impact autrement dit, l’organisme qui permet de révéler des effets lors de l’exposition à une ou plusieurs substances issues de son environnement, issues d’épandages de déchets, des pratiques agricoles, de contaminations industrielles. Mais le constat au Bénin depuis environ une décennie est que les escargots sont de plus en plus rares dans certaines régions du pays du fait de l’utilisation abusive des intrants agricoles et aussi de l’extension des emblavures. Dans le secteur agricole béninois, très peu de paysans ont une notion ou ont reçu une formation de base sur la technique d’utilisation des pesticides et herbicides dans les champs, pour protéger les semences et pour  accroitre les rendements. Cet état de chose détruit l’environnement, occasionne la disparition de certaines espèces animales dans l’écosystème.

L’élevage de l’escargot : un secteur en plein essor au Bénin

L’escargot est de plus en plus consommé en Afrique de l’ouest principalement au Bénin à cause des vertus diététiques qu’il renferme. Il est non seulement utilisé en grande quantité dans les centres d’esthétique et de soins mais aussi dans la médecine traditionnelle.

Les vertus diététiques et thérapeutiques de l’escargot

La viande d’escargots renferme un fort taux de protéines, de fer et une faible teneur en matières grasses comparée à la viande de bœuf. Des éléments comme le magnésium, le calcium, le cuivre, le phosphore et la vitamine A sont également contenus dans cette vidande. Des médecins et certains diététiciens confirment ces qualités nutritionnelles de la viande de l’escargot à travers des chiffres. Selon eux, la viande de l’escargot est peu calorique et contient 75% de protéines d’excellente qualité, 15% de matières grasses et un faible pour centage de glucides.  Elle est riche en acide gras polyinsaturés omégas 3 et dépourvus de cholestérol, sa consommation permet de réduire le risque des maladies cardiovasculaires.  « C’est une viande qu’on peut consommer sans modération parce que ne présentant aucun risque sur la santé des consommateurs » a affirmé Vivien Tossou, infirmier de formation. L’escargot n’a pas que de vertus diététiques. Il a également des atouts thérapeutiques. En Afrique, plusieurs personnes l’utilisent pour des soins. La bave d’escargot permet de traiter la coqueluche ou la toux très avancée et plusieurs autres maux dans les zones rurales. La bave est également utilisée dans la sous-région comme anti rides.

Elle est fortement utilisée pour la fabrication des produits cosmétiques tels que des savons et pommades corporels pour la prévention de l’acné juvénile.  L’escargot est aussi un bon cicatrisant. Sa consommation régulière en cas de blessure permet une rapide cicatrisation des plaies. Au Bénin, pour traiter la carie dentaire chez les enfants ou chez les adultes, ou encore pour guérir  l’épilepsie,  on emploie la poudre issue des coquilles d’escargots…

La production professionnelle locale

Les recommandations des diététiciens, vétérinaires et autres acteurs du secteur de l’élevage d’escargots,   indiquent que sur le plan sanitaire, la consommation d’escargots issue d’une filière professionnelle d’élevage est plus sûre et plus durable que celle issue de cueillettes sauvages. Entre autres raisons avancées, l’escargot est impliqué dans de multiples chaînes alimentaires : oiseaux (grives, corvidés), mammifères (hérisson, rats, musaraignes), amphibiens (grenouilles), carabes, autres gastéropodes (limaces), sans oublier l’homme. De ce fait, la présence de pesticides dans les tissus des escargots peut conduire à une exposition pour les consommateurs et à un risque d’empoisonnement secondaire. Dès lors, la production locale d’escargots ne couvre plus la demande de la population principalement celle des maquis, des hôtels et les salons de soins. Défaut d’information sur la rentabilité de cette activité au Bénin, très peu de personne s’emploie à l’achatiniculture alors que c’est un secteur d’activité où éleveurs et acheteurs ou revendeurs en tirent pleinement profits.

Serge LANTEFO

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