Les sacs et sachets en plastique biodégradables sont commercialisés en tant que solutions plus respectueuses de l’environnement, capables de se décomposer en matériaux inoffensifs plus rapidement que les plastiques traditionnels. Mais selon une étude récente, le constat n’est pas en accord avec les objectifs. L’étude publiée dans Environmental Science and Technology, a permis à des chercheurs de mettre à l’épreuve des sacs supposément écologiques fabriqués à partir de divers matériaux organiques et plastiques et provenant de magasins du Royaume-Uni.
Cette étude de l’enterrement ou la submersion des sacs en plastique initiée par des chercheurs, avait pour but d’avoir une idée précise sur combien de temps prendrait les sacs ou sachets biodégradables pour se décomposer dans l’environnement. Après trois ans enfouis dans la terre de jardin, immergés dans les eaux de la mer, exposés à la lumière et à l’air ambiant ou dissimulés dans un laboratoire, aucun des sacs ne s’est complètement effondré dans tous les environnements. Autrement dit, ces sachets et sacs en plastique biodégradables, étaient presque aussi utiles et aussi nuisible que le jour de leur fabrication.
Même si ces sacs mettent moins de temps à se dégrader que les sacs en plastique traditionnels, ils auraient encore suffisamment de temps pour devenir une nourriture potentiellement mortelle pour les animaux marins comme les oiseaux de mer, les baleines, les tortues ou les poissons. En outre, ils seraient toujours une source de pollution visuelle et occuperaient l’espace pendant des mois ou des années dans les installations de traitement des déchets.
Les chercheurs ont donc indiqués que les sacs biodégradables constituent un danger pour l’écosystème. «Ils sont difficiles à recycler et se dégradent très lentement s’ils deviennent des déchets dans l’environnement», a déclaré Thompson. Selon lui, ces plastiques biodégradables pourraient poser plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. A titre d’exemple, les sacs constituent une quantité alarmante de plastique trouvé dans les estomacs de baleines ou les nids d’oiseaux.
Thompson a suggéré que des produits standardisés, constitués des mêmes ensembles de matériaux, pourraient rationaliser nos systèmes de gestion des déchets et permettre à une plus grande partie de nos déchets d’être recyclés de manière rentable. Kalow, le chimiste des polymères, a déclaré qu’il pourrait encore y avoir de l’espoir pour de nouveaux plastiques biodégradables améliorés si seulement nous pouvions découvrir cette technologie.
Kennedy HOUNDJOVI