Le CPCO dans la bataille
Les activités illégales de pêche s’étendent de plus en plus dans les pays du monde entier. Ces activités entraînent une surexploitation des ressources halieutiques et mettent à mal la pérennisation de ces ressources. Elles sont aussi à l’origine de la difficulté, en termes d’emploi, de revenu et de nutrition de certaines régions côtières qui vivent de la pêche, notamment celles d’Afrique, déjà confrontée à un réel problème de développement. Le Comité des pêches du centre-ouest du Golfe de Guinée (Cpco) est un organisme mis en place pour le suivi, le contrôle et la surveillance de la pêche dans cette partie de l’Afrique.
Gaston AMOUSSOU
Lutter contre la pêche industrielle au profit de celle artisanale, réguler la pêche sur les eaux continentales en raison de sa contribution à la vie sociale et économique de certaines communautés riveraines. C’est ce à quoi s’attèle le comité des pêches du centre-ouest du Golfe de Guinée (Cpco). En effet, certains navires industriels, non autorisés utilisent des chaluts pour pratiquer une pêche nommée ‘’illégale non déclarée et non réglementée’’ (Inn) par le Cpco. Ainsi faisant, détruisent-ils parfois les mailles des pêcheurs, conventionnels qui pratiquent la pêche artisanale et qui en dépendent économiquement et nutritionnellement. La pêche industrielle réduit alors les rendements de mer aux pêcheurs conventionnels. Cette forme de pêche entraine également une surexploitation des ressources de mer et menace ainsi ces espèces de disparition.
Pour faire face au problème, le Cpco a créé et mis en place des structures connexes de lutte contre la pêche illégale. Le Groupe de travail de l’Afrique de l’Ouest (Gtao) est la représentation du Cpco en Afrique de l’Ouest. La structure est créée pour accroitre la coopération entre les pays membres, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria, le Nigéria et le Togo et favoriser le partage d’informations dans la région via une plateforme de communication.
Mieux, le Cpco a créé le Centre régional de suivi des navires. Ce centre informatique permet de suivre l’activité des navires de pêche artisanaux et de dénicher les activités de pêche illégale menées par les navires industriels. Ce centre permet aussi de lutter contre les transbordements en mer. Le Cpco a également mis en place un Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du port (Amrep) visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illégale non déclarée et non réglementée. L’Amrep a pour mission d’empêcher les navires de pêche illégale ainsi que les poissons capturés illégalement d’entrer dans les ports des pays membres.
En somme, la pêche artisanale revêt une grande importance pour la sécurité alimentaire et pour la création d’emplois tant pour les hommes que pour les femmes. De manière chiffrée, 95 % des débarquements de la pêche artisanale sont destinés à la consommation locale et 90 % de la main-d’œuvre mondiale de la pêche travaille dans la pêche artisanale. 50% de cette main-d’œuvre est masculine et les 50% restant est féminine. D’où la nécessité de sauver la pêche artisanale et lutter contre celle illicite sous toutes ses formes.