La Terre fait les frais du dépôt sauvage de nos déchets en tout genre. Le plastique, considéré longtemps comme un matériau révolutionnaire, est aujourd’hui au banc des accusés. Face à l’urgence de la situation, plusieurs initiatives voient le jour pour tenter de minimiser l’impact de cette pollution, notamment l’utilisation du plastique dans la construction de routes.
Le Bénin depuis plusieurs années investit des milliards de francs dans la construction des routes ou dans la réhabilitation de certaines voies et autres infrastructures. Dès son arrivée en 2016, le gouvernement a attribué plusieurs marchés de construction de routes et aussi d’asphaltage aux entreprises locales ou sous régionale pétries d’expériences en la matière mais ne tiennent pas comptent des nouveaux usages de plastiques dans la composition des bitumes. Certains ingénieurs estiment que le plastique est un matériau idéal pour les routes et ne présente que des avantages pour les pays et pour les entreprises.
Des routes plus solides, plus résistantes, supportant des températures plus élevées, maintenance et construction des routes facilitées, délais des chantiers raccourcis, économie d’essence pour les conducteurs grâce à une meilleure adhérence, sont les avantages de l’introduction de plastiques dans le bitume. Dans certains pays, les déchets plastiques sont recyclés et utilisés par certaines entreprises de BTP pour réduire la pollution de ce dérivé du pétrole sur l’environnement. Au Ghana, plusieurs routes incluent les sacs en plastique à leur composition. Les sacs en plastique sont déchirés et mélangés avec du sable, ce qui a pour résultat de produire de l’asphalte résistant et durable.
Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, 2% des déchets en plastique sont recyclés chaque jour. La société à l’initiative de ce projet emploi déjà plusieurs personnes et est soutenue par le gouvernement ghanéen pour sa double vocation, celle de création d’emploi et aussi de protection de l’environnement. Au Cameroun, toujours sur le continent africain, ce sont des pavés pour les routes et les terrasses des maisons qui sont fabriqués avec des bouteilles en plastique récupérées. Le processus est simple mais répond aux normes écologiques et permet de créer de l’emploi. Une fois fondu sur feu de bois, le plastique est mélangé à du sable tamisé.
Les moules permettent d’obtenir la forme souhaitée. L’initiative de recycler les déchets plastiques et les introduire dans la construction des routes est rependue dans plusieurs pays du monde. Selon le gouvernement Indien, plus de 34 000 km de routes dans le pays sont composées de plastique. Au Bénin, cette technique d’implication des déchets plastique dans la construction des routes n’est pas encore connue ni étudiée par les ingénieurs encore moins par les entreprises. Pour l’heure, les déchets plastiques continuent d’inonder les caniveaux et ruelles dans les principales villes du pays.
Serge LANTEFO