Changement climatique : Conception de villes flottantes pour résister aux catastrophes climatiques

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Dans le but de trouver une solution durable aux menaces du réchauffement climatique, plusieurs cabinets d’architectes de différents pays ont conçu de nombreux concepts de cités flottantes ces dernières années. Des pyramides mayas du cabinet d’architecture italien Lazzarini au LilyPad , une sorte de nénuphar géant dans un lagon artificiel imaginé par l’architecte Vincent Callebaut, la plupart restent pourtant au stade d’utopie. Selon Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations unies, plusieurs pays de divers continents ont commencé par la mise en exploitation des océans. Selon elle, l’urbanisation des mers  a bel et bien commencé dans la ville de Lagos au Nigeria, où on a construit des villages flottants depuis longtemps déjà. Aux Pays-Bas, il existe des milliers de maisons de ce type. Singapour s’est largement développée au-delà de ses limites terrestres initiales.  « Alors, pourquoi pas des cités urbaines propres et autosuffisantes sur les mers ? » s’est demandé Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations unies.

Le projet « Oceanix City » innove dans ce sens

Destiné à accueillir les migrants des différents Etats menacés par les catastrophes climatiques, le projet de ville flottante a été présenté aux responsables au plus haut sommet de l’ONU à l’occasion d’une table ronde. Tenue le 3 avril 2019 dernier à New York, cette table ronde a permis aux  architectes Danois du cabinet Bjarke Ingels Group (BIG) de montrer le fruit de leur réflexion pour la protection des humains. Selon un rapport de la Banque mondiale rendu public l’année dernière, près de 140 millions de personnes seraient contraintes de migrer d’ici 2050 en raison de réchauffement climatique (montée des eaux, sécheresse…). Le but de ces architectes Danois était alors de trouver un lieu de refuge sûr à travers des solutions durables aux êtres humains qui seront contraints de quitter leur pays du fait des conséquences néfastes du réchauffement climatique. Au bout des réflexions, un gigantesque projet baptisé « Oceanix City » a vu le jour. Il s’agit d’un projet de villes flottantes qui sera construit en haute mer  et est capable d’accueillir près de 10.000 personnes menacées par le dérèglement climatique. Selon les  architectes Danois du cabinet Bjarke Ingels Group (BIG), les habitats  de ces villes flottantes seront également capables de résister aux pires catastrophes climatiques de la planète, tels que les inondations, tsunamis, ouragans de catégorie 5. Cet ambitieux projet à vocation humanitaire a déjà reçu l’adhésion des dirigeants de l’Organisation des Nations Unies, précisément de l’ONU-Habitat, l’agence spécialisée des Nations Unies dans la promotion des villes durables. Cette ville flottante est une solution pour l’ONU de gérer les déplacements massifs qui seront dus au changement climatique et aux catastrophes naturelles. Selon Maimunah Mohd Sharif, la Directrice exécutive de l’ONU pour les établissements humains, cette ville modulable « fait partie des solutions contre la crise climatique » à l’en croire, l’ONU appuierait le projet « Oceanix City ».

Caractéristiques du projet « Oceanix City »

Le projet « Oceanix City » initié pour être construit en haute mer, est une cité capable d’héberger 10 000 habitants. Ces villes flottantes seraient composées de plateformes hexagonales de 15 000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 300 résidents chacune. La forme hexagonale, inspirée des ruches d’abeilles, est considérée en architecture comme l’une des plus pratiques et économiques, car elle permet notamment de minimiser l’utilisation de matériaux. Tout repose en effet sur le développement durable. La plateforme sera ancrée à environ 1,6 kilomètres des côtes à des récifs en « Biorock », des équipements naturels formés par les minéraux sous-marins exposés à un courant électrique qui se renforce au fil du temps. Les bâtiments, entièrement démontables, seront construits et limités à une hauteur de sept étages pour garder un centre de gravité assez bas.

Modes de vie des populations des villes flottantes

 Le projet nommé « Oceanix City », du cabinet Bjarke Ingels Group (BIG) parait plus innovant. Les villes flottantes sont constituées des bâtiments entièrement démontables construits à partir des matériaux durables (bambou, bois, etc.). En plus des logements simples, la ville sera dotée d’écoles, d’hôpitaux, de centres commerciaux et d’autres infrastructures nécessaires pour le loisir. Une véritable « agriculture marine » permettra de nourrir les habitants, avec par exemple des cages sous les plateformes pour lever des coquilles Saint-Jacques et autres fruits de mer, des cultures d’algues ou encore des fermes aquaponiques pour fertiliser les plantes. Des îles annexes inhabitées seront d’ailleurs dédiées à la production de nourriture ou à la production électrique par exemple avec des panneaux solaires.

L’approvisionnement en eau proviendrait des récoltes de la pluie, la désalinisation et de l’air condensé et filtré. En ce qui concerne le transport des populations entre les villes flottantes, il se fera à vélo, par drone ou bateau électrique. Les habitants pourront aussi utiliser les véhicules nautiques pour se déplacer le long des canaux reliant les îlots. Ce fameux projet « Oceanix city » est destiné en premier lieu aux populations les plus vulnérables majoritairement retrouvées dans les pays à économie dominée. Ces pays qui font face à l’érosion côtière et autres manifestations climatiques et qui ne disposent pas d’assez de moyens financiers et logistiques pour prendre de nouveaux logements, déclarent ses concepteurs.

Serge LANTEFO

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