Une diplomate dans les champs

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Bienvenus, nous sommes à 1 heure de route de Cotonou dans l’arrondissement de Glo Djigbé.

Approvisionner les familles béninoises en légumes sans pesticides ni insecticides, c’est l’objectif principal des Jardins chez Marlène. Comme vous le voyez, ici, l’agriculture biologique est reine. Alors nous allons découvrir sur Terre à Terre Bénin aujourd’hui la promotrice de ce jardin ;

[Musique]

[Conversation] :

(Marlène) : Bonjour Ed [Halètement] , Comment tu es, ça va ?

(Ed) : Oui, ça va

(M) : Qu’est-ce que vous faites ?

(Ed) : (Réponse)

(M) : Les plants de tomates vont bien hein ? depuis la dernière fois

(Ed) : En même temps, on a fini de (verbe), on va fertiliser une fois encore.

(M) : Les cyperus, non seulement ils envahissent les planches, mais ils viennent également dans les allées, comme celle-ci (), donc souvent, temps en temps, pour raison de propreté, il faut nettoyer les allées, donc à l’aide d’une binette, ici on utilise celle qui a une manche longue pour ne pas trop se courber. Donc à l’aide d’une binette, on essaie de les enlever, et puis, au fur et à mesure qu’on enlève, on débroussaille quand même un peu aussi à la main, histoire de dégager les plants de terre et de les mettre dans un sac parce que si les laisse encore au même endroit, ils repoussent très vite.

 (Inès) : Marlène Gnintoungbe, merci d’avoir accepté l’invitation de Terre à Terre Bénin, et d’être avec nous aujourd’hui pour nous parler environnement, de votre passion. C’est assez curieux, vous êtes à la base diplomate, vous avez été formée pour être diplomate, et on vous retrouve dans un jardin, qu’est-ce qui s’est passé entre temps ?!

(M) : [Rires] Alors, c’est une longue histoire, donc j’ai l’habitude de le dire, bon je dis juste que c’est une question de passion. C’est vrai, j’ai fait des études en diplomatie, mais à un moment donné de mon cursus, j’ai commencé à m’intéresser aux questions environnementales, donc je voulais poser, en fait, un axe concret qui exprimait assez bien mon engagement pour l’environnement. Donc, après un séjour en tant que volontaire internationale au Canada où j’ai travaillé dans un jardin de permaculture, j’ai décidé de créer une petite unité de production végétale biologique. Donc, c’est comme ça que petit à petit, le jardin où on se trouve actuellement est né.

(I) : Le Jardin Chez Marlène c’est 1 hectare, c’est ça ?

(M) : Oui c’est 1 hectare, sur lequel on cultive différents types de légumes, parce que notre objectif, c’est vraiment d’offrir une variété de légumes à la population béninoise, donc on essaie de diversifier nos offres le maximum possible.

(I) : Alors quels sont les légumes que vous cultivez ici ?

(M) : Alors on cultive, par exemple, des concombres, on cultive également des courges, ici par exemple on a la courge butteront qui est une variété un peu de (non-clair) de courge, on a également la courbe verte, elle a tendance à être beaucoup plus grosse,

(I) : Et plus lourde ! Il faut le dire. [Rires]

(M) : [Rires] Bien sûr, parce que ça pèse ! On cultive également des tomates, et on essaie des variétés un peu particulières de tomates comme la tomate jaune, la petite tomate jaune, ainsi que la tomate ordinaire. On cultive également du piment, pour les amateurs de mets épicés. On cultive également des aromates, on a présentement du basilique qui est ….

(I) : Je peux vous assurer que ça sent super, super bon hein ! [Rires]

[Rires] : Qui est très, très bien odorant, pour, voilà, pour vos différents mets.

(I) : On est venu un jour qui n’est pas un jour de livraison, on a pas de carottes…

C’est vrai

(I) : … mais je sais que c’est aussi des légumes que vous produisez.

Ça fait partie, tout à fait, de notre gamme de légumes.

(I) : Les concombres…

(M) : …. Les carottes, les concombres, les poivrons, de la menthe poivrée, de la patate… En tout cas on essaie vraiment de produire une diversité de légumes pour que les consommateurs soient quand même satisfaits du point de vue équilibre.

(I) : D’accord. Pouvez-vous nous rassurer ? beaucoup disent qu’ils font de la production biologique, pourtant, ce n’est pas vraiment ça, qu’est-ce qui nous assure que votre production est vraiment biologique, quelles sont les conditions dans lesquelles vous faites votre agriculture ici ?

(M) : Alors, déjà, nous n’utilisons pas de tranches chimiques, du tout, ni pesticides, ni insecticides chimiques, donc tout ce que nous utilisons nous le produisons nous-mêmes, de manière naturelle. Par exemple, pour chasser les ravageurs, pour les répulser, parce qu’on ne les tue pas déjà, donc pour les répulser on prépare nous-mêmes des solutions à base de feuilles de neem, d’épices tels que le piment, l’ail, le gingembre et tout, donc c’est cette décoction là d’épices et de feuilles qui nous permet de répulser les ravageurs.

(I) : [Acquiesce] …les ravageurs…

(M) : Donc du coup ça fait qu’on fait quand même une veille de suivi des plantes pour éviter qu’elles soient vraiment attaquées. Donc voilà, ce à quoi on reconnait vraiment notre production, c’est que même quand vous entrez dans le jardin, vous allez remarquer que tout n’est pas parfait, genre il y’a des feuilles qui peuvent être de trop et tout….

(I) : [Acquiesce] Oui

(M) : …tout simplement parce qu’on n’utilise pas sur elles des produits chimiques pour empêcher des insectes de venir, de les attaquer en fait.

(I) : Est-ce que cela n’impacte pas en faite vos revenus après, est-ce que ce n’est pas une perte pour vous ?

(M) : Pour nous ce n’est pas une perte du tout, parce que c’est sûr qu’il y a un travail de sensibilisation derrière, parce qu’il faut dire aux clients que ce n’est pas parce que c’est de telle forme, ce n’est pas parce qu’il y’a un trou par ici, sur telle feuille que c’est gâté, donc il faut sensibiliser les populations à cela, mais aussi nous essayons au maximum de présenter quand même des légumes qui sont bien au client, et le reste, nous, nous le récupérons parce que l’idée aussi c’est qu’on ne perde rien ou pas grand-chose c’est-à-dire que, parlant, tiens de tomates vraiment trouées, on peut les récupérer, déjà pour notre propre consommation, ou bien quand il y’en a vraiment une certaine on peut les utiliser à la compostière histoire de fabriquer du compost avec tous les laits végétaux qui n’ont pas été utilisés, et ce compost maintenant, retourne à la terre pour nourrir notre terre. Donc, c’est pour dire que ça incite…

(I) : Ça incite….

…Oui ça les…, on n’est pas stressés, pas de pertes parce qu’on sait que ça nous servira à coup sûr.

(I) : Marlène, ce mardi dans le journal de 20h de la télévision nationale au Bénin, on a vu des cargaisons de 36000 tonnes d’engrais chimiques déversés au port autonome de Cotonou, et le ministre de l’agriculture, le ministre DOSSOHOUI s’en ait réjoui. Est-ce que vous applaudissez aussi, vous qui êtes dans l’agriculture biologique.

(M) : Alors, évidemment que je n’applaudis pas [rigole] parce que pour moi, c’est une décision qui va, je dirais, faire régresser les efforts des producteurs bio qui s’échinent quand même à produire de la bonne nourriture, de la nourriture saine pour la population, donc c’est comme si…

(I) : C’est vrai que c’est pour la production de coton, mais de toutes les façons ça avoir un impact…

(M) : Tout à fait, ça va impacter les autres cultures qui sont aux alentours des champs de coton, et des producteurs pourraient l’utiliser également à d’autres fins pour les légumes, les fruits et tout ça, donc je pense que c’est quand même assez dangereux d’injecter une telle quantité de produits chimiques sur le territoire à l’usage des producteurs, et c’est une décision que je n’applaudis pas du tout, pas du tout parce qu’il y va quand même de la santé des producteurs eux-mêmes parce qu’ils sont vraiment exposés à tout les risques que comporte l’utilisation des produits chimiques et également des consommateurs qui, voilà, qui ne vont pas maîtriser ce qu’ils mangent, et puis on connaît les conséquences qui suivent, c’est la dégradation de l’environnement à travers la contamination des sols, de l’eau, et évidemment l’impact négatif sur la santé humaine.

(I) : Notamment les cas de cancer….

(M) : Exactement.

(I) :  ….qui n’arrêtent pas d’augmenter actuellement au Bénin.

(M) : Donc voila

(I) : On peut pas ne pas applaudir !

(M) : On peut pas ne pas applaudir.

(I) : [Rires] Carton rouge !

(M) : [Rires]

(I) : Ici, c’est bio, on est sous le soleil, on transpire d’ailleurs ! Est-ce que c’est aisé pour une femme d’être dans ces conditions de travail ?

(M) : Pour moi, c’est vraiment la passion qui me guide au quotidien et le fait que je veux vraiment prouver quelque chose, je veux vraiment prouver que c’est possible de pratiquer l’agriculture saine, et que en tant que femme, je ne me mette pas ce limite, au  fait, je sais que je peux faire tout ce pour quoi je me passionne, et que voilà, pour moi, l’essentiel c’est que ça ait un impact positif sur ma propre vie déjà, et également sur la vie de toutes les personnes qui travaillent avec moi, de tous nos clients, de tout-, au fait de toute la population, donc pour moi c’est ce qui importe le plus.

(I) : Vivre pour sa passion, protéger l’environnement, c’est ce que Marlène fait. Vous de votre côté, consommez les produits bio. Elle l’a dit, ce n’est pas parce que vous avez des légumes-, vous avez des feuilles qui sont percées ou qui sont pas toutes belles, toutes jolies, que ce sont des feuilles qui ne sont pas saines, au contraire, c’est des indicateurs de bonne santé de la feuille, de bonne santé des légumes, encouragez les producteurs bio, parce qu’en faisant cela, vous protégez aussi votre environnement, mais surtout vous veillez à avoir une bonne santé. Vous fournir des légumes, sans pesticides et sans insecticides, c’est cela l’objectif des jardins chez Marlène, vous pouvez les retrouver sur les réseaux sociaux, sur Facebook, c’est la page « Les Jardins chez Marlène », vous verrez toutes les merveilles que Marlène fait avec son équipe ici d’ailleurs.

Alors si vous avez aimé cette vidéo, n’hésitez pas, aimez-la, likez-la, partagez-la, abonnez-vous à notre chaîne YouTube, Terre à Terre Bénin sur YouTube, également sur Facebook, sur les réseaux sociaux en général, et à très bientôt, merci de nous avoir suivi, Bye-Bye !

(M) : Bye !

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