Répression contre la pollution à Cotonou : châtiment ou protection de l’environnement?

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Malgré les sensibilisations et les dispositions prises par l’Etat et certaines structures en charge de la protection de l’environnement au Bénin pour amener les citoyens à avoir un comportement responsable visant la sauvegarde de leur cadre de vie, certaines habitudes sont restées. La pollution de l’environnement notamment par le dépôt d’ordures dans les rues ou l’acte d’uriner dans des lieux publics ou ruelles est devenue un geste mécanique particulièrement à Cotonou. Et si pour ceux-là, c’est un besoin qui se satisfait, les conséquences sur l’environnement sont plutôt dévastatrices.

Par Toundé OGUIDI

Sachets d’emballages plastiques, mouchoirs, sachets d’eau ou emballages de biscuits sont autant de déchets qui se retrouvent sur les trottoirs, les terres pleins centraux, les caniveaux ou parfois sur les routes. Jeter ses déchets par terre ou uriner où on en sent le besoin est un acte qui se remarque chez plus d’un. Toutefois, les bouchées doubles sont mises désormais à Cotonou pour changer cela.

« Toute sorte de pollution sera réprimée. Ceux qui urinent au bord des voies, ceux qui jettent les ordures dans les rues ou ceux qui font du bruit aux heures de repos seront interpellés et présentés au procureur » ! Tel est le message envoyé par Séïdou Houndé, directeur départemental de la police républicaine du Littoral à l’occasion de la réunion tenue par Mario Mètonou, procureur de la république avec les officiers de la Police Judiciaire le mardi 09 juillet 2019.  Cette réunion était pour relancer la répression contre la pollution à Cotonou. Dans la phase opérationnelle de cette répression, le lundi 15 juillet 2019, deux personnes ont été appréhendées au niveau de la place des martyrs pour avoir uriné dans la rue. Après avoir passé quelques jours au commissariat et été déposés à la prison civile de Cotonou, les deux individus ont été auditionnés ce lundi 22 juillet 2019 au tribunal de première instance et de première classe de Cotonou. Ils ont été condamnés à payer 20 milles francs CFA par personne.

 En dehors de ces deux personnes, d’autres arrêtées pour avoir jeté des ordures dans la rue ont, elles, été condamnés à trois (03) mois de prison avec sursis plus une amende de 20 milles francs CFA aussi.

Mais devrions-nous attendre d’être arrêtés pour prendre conscience ?

Notre production de déchets augmente de plus en plus.  Et l’environnement n’est pas en mesure de détruire tous ces déchets au même rythme que nous les produisons. Certains déchets mettent des siècles pour se décomposer, alors que d’autres en mettent des millénaires. Et à cette allure, l’espérance de vie est menacée.

Les déchets que nous jetons sont source d’insalubrité. Quand il pleut, d’une part, les déchets biodégradables se mélangent avec de l’eau et créent des odeurs nauséabondes (l’air devient par conséquent mauvais et pollué) et produisent des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, les mouches, les cafards. D’autre part, l’eau de pluie passe par ces déchets et descend dans le sol jusqu’à atteindre les nappes phréatiques et donc, les diverses sources d’eau.

Il en est de même de l’urine. Elle est un liquide biologique composée essentiellement de déchets rejetés par l’organisme : substances organiques toxiques pour l’organisme : urée, acide urique, formes inactives des médicaments ingérés par l’individu, les produits toxiques ingérés comme la drogue, le cannabis, la cocaïne. Rejetés dans la nature, tous ces déchets métaboliques et toxiques vont être trainés dans les eaux.

La protection et la sauvegarde de l’environnement est donc un avantage pour tous et il importe que nous le défendions pour un environnement sain, satisfaisant et durable.

Voir aussi “Les Ordures Ménagères, Un Nid De Maladies!”

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