Ravages du cyclone IDAI en Afrique Australe: le Bénin, géographiquement épargné!

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Le bilan des dégâts causés par le cyclone IDAI en Afrique Australe est lourd, plus de 650 morts et plusieurs personnes disparues. Ces pertes en vies humaines créent la panique dans le rang des populations sur le continent précisément au Bénin. Pour dissiper les inquiétudes au plan national, des professeurs d’universités, chercheurs et spécialistes des questions métrologiques tentent d’apaiser.  « La position du Bénin en latitude et aussi en longitude ne l’expose pas du tout à ce genre de catastrophe climatique, il peut y avoir des tempêtes mais on ne peut pas avoir des ouragans ou encore des cyclones tropicaux » a affirmé professeur Michel BOKO au sujet des catastrophes cycloniques au Bénin. « Ces genres de phénomènes ne peuvent pas arriver au Bénin du point de vue de la science climatologique » a t-il ajouté. Même son de cloche du côté du professeur Edmond SOSSOUKPE. « Pour qu’un cyclone naisse, il y a d’abord une question de dépression, il faut une pression basse et autour de cette pression basse dans le sens d’une compensation,  il y a un emballement de nuage qui dans le cas de ce qui s’est passé à IDAI, s’enroule autour de ce point bas qui va devenir l’œil du cyclone. Les nuages vont s’enrouler dans le sens de l’aiguille d’une montre et c’est ce déplacement-là de vent, de tempête, d’humidité et de chaleur qui va finir par aboutir à tout ce qu’on a eu sur les côtes à IDAI » a expliqué Edmond SOSSOUKPE, professeur à l’université d’Abomey-Calavi. « Donc à notre altitude et à la latitude de nos côtes de pareils phénomènes ne risquent pas d’arriver », a-t-il conclut.  Depuis quelques années, d’autres formes de catastrophes s’observent un peu partout sur le territoire béninois. Selon le professeur Michel BOKO, les tremblements de terre n’ont rien à voir avec les cyclones tropicaux d’origines climatiques. La position géographique de notre pays l’expose plus aux intempéries climatiques que sont les inondations répétées, les sècheresses,  les débordements des vagues. « Nous sommes à un mètre d’avancée de la mer chaque année sur nos côtes, étant donné que la ville de Cotonou se trouve pratiquement au même niveau que le niveau de la mer, il peut arriver que des suites d’une transgression et d’autres phénomènes qui vont exacerber cette transgression, Cotonou soit victime un jour de ce déferlement de vagues à l’intérieur du continent » a indiqué professeur Edmond SOSSOUKPE.

La prévention et l’alerte restent les seules possibilités des Etats.

A l’instar des pays de la sous-région, le Bénin a connu des catastrophes naturelles d’origine climatique et donc a pris certaines dispositions pour réduire les dégâts. Que font les pays Africains pour éviter les catastrophes ? Plusieurs spécialistes tentent de répondre. Ils soutiennent pour la plupart que ce sont des phénomènes inévitables et seul les Etats, dans leur politique doivent se doter des structures et des équipements de pointe pour pouvoir prédire et informer les populations.  « On ne peut pas éviter, on ne peut pas les empêcher de venir, car ces phénomènes sont naturels,  on prend des mesures pour atténuer l’effet des impacts » a souligné  Amorce DJOSSOU, métrologue. « Les pays qui sont côtiers doivent savoir qu’ils sont vulnérables à un certain nombre de phénomènes naturels et la préparation, la prémunition devrait être la règle principale » a fait savoir le professeur Edmond SOSSOUKPE. Selon les spécialistes, le Bénin prend des dispositions pour sécuriser ainsi que pour prévenir les populations à travers un système d’alerte dans le but de réduire les impacts de ces phénomènes climatiques. « Il y a un organisme sous tutelle des ministères de l’environnement et de l’intérieure qui s’occupe de l’alerte précoce au Bénin et il se serve des prévisions météos, des images satellitaires pour pouvoir dire et voire ce qui va se passer » a fait remarquer le professeur Michel BOKO. Des moyens, les services nationaux de météorologie en ont donc beaucoup besoin pour des prévisions fiables, en vue de la réduction des pertes liées aux catastrophes. A en croire les différents acteurs et spécialistes, il est indispensable de renforcer et de densifier le réseau d’observation, de réhabiliter ceux qui sont déjà défaillants et de l’automatiser. « Même les pays les plus équipés sont surpris à un moment donné par les tempêtes. Vous pouvez prévoir une direction de vent et à un moment donné, elle  peut changer. A un taux d’exactitude de 70%, c’est une bonne prévision. L’essentiel est de prendre les dispositions pour sauver des vies si cela arrivait » a affirmé Zacharie Sohou, Directeur de l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanographiques du Bénin. Il invite les autorités à divers niveaux à rendre plus dynamique les structures en charge des prévisions et d’alerte pour que leurs actions soient plus utiles à la population à travers la précision des prévisions. Il ajoute également que les agences en charge de la prévention et de l’alerte doivent plus veiller à ce que la surveillance soit rapide afin que les dommages des catastrophes d’origine climatique au Bénin soient moindres et réparables.

Serge LANTEFO

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