La communauté internationale consacre une journée pour célébrer les palétuviers. La journée internationale pour la conservation de l’écosystème est introduite à l’ordre du jour de la 197ème réunion du comité exécutif de l’UNESCO. Après les conciliabules de l’Assemblée, la journée du 26 juillet de chaque année est choisie pour commémorer la journée internationale pour la conservation de l’écosystème des mangroves. Le but poursuivi par cette décision est de tirer l’attention des décideurs sur l’importance des palétuviers dans l’écosystème à l’ère où le réchauffement climatique est de plus en plus remarquable et aussi d’inviter les collectivités locales, nationales, régionales et internationales à œuvrer pour la protection et la promotion des mangroves. Au plan National, plusieurs décisions ont été rendues publiques par l’Etat Béninois pour le respect des mangroves. « La dégradation des mangroves empêche la régulation et la stabilisation de l’environnement par l’absence du rôle tampon que ces dernières jouent à travers les bilans hydrique, nutritif, et de stabilisation du climat, etc.», a remarqué le relevé du Conseil des ministres du 26 octobre 2016. « Au regard de cette situation préjudiciable pour la préservation de nos écosystèmes fragiles et le développement de l’écotourisme balnéaire, un des programmes phares du Programme d’action du gouvernement, le Conseil des ministres a réitéré l’interdiction de la destruction des palétuviers dans les écosystèmes humides et l’abattage des cocotiers dans la zone littorale.
Les palétuviers, indispensables pour le bon fonctionnement de l’écosystème
Les écosystèmes de mangroves sont constitués essentiellement de palétuviers. Le palétuvier est une plante particulière qui se développe dans les zones humides avec des racines aériennes qui peuplent les eaux côtières et parfois les embouchures de certains fleuves ou lacs. Les écosystèmes de mangroves méritent protection de la part de l’Etat pour leurs services rendus aux espèces halieutiques notamment les crustacés, à l’humanité d’une manière générale à travers la fonction de fixation de grande quantité de dioxyde de carbone (CO2). Les palétuviers constituent une source de vie pour les ressources halieutiques « De fait de leur morphologie, ces palétuviers créent un micro habitat qui est affectionné par les ressources halieutiques notamment les poissons et les crabes » a fait comprendre docteur Edmond Sossoukpè, Biologiste enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi. A l’en croire, les racines, la tige et les feuilles du palétuvier interviennent dans la fixation de grande quantité de dioxyde de carbone (CO2) d’où leur rôle déterminant en matière d’atténuation des gaz à effet de serre. « Quand on prend un hectare de palétuviers, cela fixe jusqu’à 12 tonnes de dioxyde de carbone CO2 par an » a ajouté Dr Edmond Sossoukpè. Les mangroves participent aussi à la protection des côtes contre l’érosion et les catastrophes et procurent beaucoup d’avantages aux êtres humains en termes de biomasse et de productivité. Malgré ces bienfaits des palétuviers pour la planète, ils sont sous menace de destruction dans certaines communes côtière du Bénin. Pour l’occupation anarchique des berges lagunaires, certains riverains décident unilatéralement d’abattre ces plantes précieuses pour le bon fonctionnement de l’environnement. Dans les communes d’Abomey-Calavi, Ouidah, Kpomassé, Comè, Bopa et Grand Popo, le constat est amer. A titre d’exemple, dans la commune de Grand-Popo, les travaux de construction d’un hôtel à Louis-Condji ont conduit à la destruction d’environ 500m2 de superficie de palétuviers, d’une forêt de mangroves au bord du fleuve Mono.
Serge LANTEFO