Les travaux de construction ou de réaménagement des voies sont en cours sur toute l’étendue du territoire Nationale. L’état des rues en construction et des rues de contournement constitue un danger pour la santé des populations et aussi sur l’environnement parce qu’en dehors des dommages causés par la mauvaise qualité des voies sur les véhicules et les motos, les usagers et riverains sont exposés à la poussière engendrée par cet état des routes. Les poussières sont composées de fines particules solides dispersées ou en suspension dans l’air. Ces particules sont soit « minérales », soit « organiques », selon leur provenance. Les particules contenues dans la poussière sont de plusieurs tailles et chacune d’elles est responsable de maladies diverses.
Impacts de la poussière sur la santé humaine
La poussière en suspension dans l’air présente de graves risques pour la santé de la population. La taille des particules détermine en grande partie l’ampleur du danger. Les particules de plus de 10 μm ne peuvent être inhalées et n’affectent donc que les organes externes. Elles sont surtout responsables d’irritations de la peau et des yeux, de conjonctivites et d’infections occulaires. Les particules de moins de 10 μm peuvent être inhalées mais elles sont généralement arrêtées au niveau du nez, de la bouche et des voies respiratoires supérieures, elles déclenchent alors des affections telles que l’asthme, les trachéites, les pneumonies, les rhinites allergiques et la silicose. Toutefois, quand les particules fines pénètrent dans les voies respiratoires inférieures et atteignent la circulation sanguine, elles peuvent affecter tous les organes internes et causer des troubles cardio-vasculaires.
Selon une évaluation réalisée en 2014 à l’aide d’un modèle mondial, l’exposition aux particules de poussière aurait provoqué 400 000 décès prématurés dus à des maladies cardio-pulmonaires au sein de la population âgée de plus de 30 ans.
Certaines maladies infectieuses sont transmises par la poussière. La méningite à méningocoques, une infection bactérienne des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière, peut causer des lésions cérébrales et entraîner la mort dans 50 % des cas si elle n’est pas traitée. Cette maladie existe dans le monde entier, mais elle frappe plus lourdement une zone de l’Afrique subsaharienne appelée «ceinture de la méningite», où vivent 300 millions de personnes environ.
Il est possible également que l’oxyde de fer présent dans la poussière augmente les risques d’infection. Les particules de poussière favorisent aussi la transmission de la fièvre de la vallée.
Impacts de la poussière sur l’environnement
Les dépôts de poussière en surface constituent une source d’oligo-éléments pour les écosystèmes terrestres et marins. On pense que les particules provenant du Sahara fertilisent la forêt amazonienne et on sait que la poussière améliore la production de biomasse marine en apportant du fer et du phosphore dans les régions océaniques qui en manquent. Mais la poussière a aussi de nombreux effets néfastes sur l’agriculture. La poussière diminue les rendements agricoles en enfouissant les semis. Elle provoque une perte de tissu végétal, ralentit la photosynthèse et accentue l’érosion des sols.
Parmi les effets indirects des dépôts figurent le colmatage des canaux d’irrigation, le recouvrement des voies de transport et la détérioration de la qualité de l’eau des rivières. En réduisant la visibilité, les nuages de poussière gênent la circulation aérienne et routière. La poussière a aussi une incidence sur la production des centrales solaires, en particulier sur les installations qui doivent recevoir un rayonnement direct. Les exploitants doivent veiller à ce que les particules ne s’accumulent pas sur les panneaux. Le nettoyage requis pour que le rayonnement entrant, parvienne jusqu’aux capteurs est une opération longue et coûteuse.
Kennedy HOUNDJOVI